28/04/2010

Les défis géopolitiques 2012 du bloc régional de la gauche en Amérique Latine

Enjeux pour le nouveau socialisme latino-américain

Résumé
La nouvelle donnne géo économique du XXI ème siècle semble favoriser nettement le developpement social économique du continent américain, de même en ce qui concernent les différents blocs régionaux qui le conforment y compris bien entendu le bloque régional latinoaméricain dit "nouveau socialisme en Amérique Latine" 

L´arrivée de Barack Obama au pouvoir confirme le commencement d´une nouvelle ère pluripolaire en matière de géopolitique internationale. En plus, la crise de 2008, plus exactement, la chute du mur de Wall Street, semble confirmer le besoin incontournable pour les divers pays de la planète d´entreprendre la construction d´un Etat solide pour gérer leur propre équilibre économique.  point de coïncidence entre le président français et son homologue vénézuélien, Hugo Chavez, le même qui a surpris le monde en affirmant que les guérillas armées sur le continent latino-américain, c’était fini. 

En Amérique Latine le bloc régional du nouveau socialisme conformé principalement par le Venezuela, Cuba, Bolivie, l´Equateur et le Nicaragua se voit dans l´obligation de refonder l´idéologie traditionnelle de la gauche latino-américaine dans son élan de survivre dans le pouvoir géopolitique de l´Amérique Latine.



En effet, pour la nouvelle doctrine de gauche, il ne s’agit plus de combattre le capital, sinon de l’intégrer au projet néosociaiste des différents pays. Ce sont maintenant les classes moyennes, longtemps tenues comme ennemies de la gauche traditionnelle, le précieux butin pour les différentes élections qui ont lieu sur le continent.


Une des problématiques que soulignent les observateurs de la géopolitique latinoamericaine au sujet du bloc régional du nouveau socialime, c'est la difficile cohabitation avec les pays gouvernés par une tendance idéologique différente. C'est le cas actuel du Pérou, le Chili et la Colombie (bien que ce dernier pays à travers la nouvelle politique de son président Juan Manuel Santos soit en train de de constituer un véritable tournant dans les relations internationnales avec le Vénézuela et l´Equateur) 

De la même sorte qu´en Eurpoe, la guerre entre  parti de gauche ou bien de droite ne semblent plus être dialectique ou bien idéologique en Amerique, sinon plutôt communicationnelle.

Et dans ce sens lá, la tentative de récupération des moyens de communication (en main du secteur privé) par les divers gouvernements de gauche latino-américains se multiplient. 

Au Venezuela, le président Hugo Chavez annonce la création de guérilla communicationnelle, pendant qu'en Argentine, la présidente Cristina Kirchner livre une bataille fratricide con le puissant groupe médiatique Clarin, ainsi de suite les exemples continuent.

Ce qui reste claire non seulement pour l´Amérique Latine, sinon pour le reste la planète, c´est que le nouveau nucléaire du XXI ème siècle, ce n'est plus les bombes atomiques, sinon la communication. 

D´autres articles concernant la géopolitique latinoaméricaine

Cuba 2012: enjeux et défis géopolitiques après les dernières réformes

 

23/04/2010

L´Argentine et les Iles Malouines 2012 : enjeux géopolitiques régionaux

Actualité internationale de l'Argentine 2012: enjeux des Iles Malouines au 179 ème anniversaire de l'occupation de l'archipel austral par les troupes britanniques
Résumé
2012: Un navire militaire britannique de dernière génération ainsi qu´un submarin nucléaire s´installent sur les côtes des Iles Malouines. L´Argentine dénonce auprès de l´ONU, Organisation des Nations Unies, la militarisation de l´Alantique Sud.




Si l'objectif du gouvernement argentin de Cristina Fernandez de Kirchner au sujet des Îles Malouines, était dans un premier temps, remettre à nouveau la question de la souveraineté des Îles Malouines au sein de la presse argentine et internationale, cet objectif a été sans doute largement accompli ces derniers temps. 
Pour que l´Argentine dans sa version kirchnériste puisse démarrer à nouveau  cette espèce de guerre médiatique et diplomatique visant l´initiation d´un dialogue concernant la souveraineté des  îles Malouines et de l´Atlantique Sed , il est important de souligner deux facteurs d´importance:
a) le soutient inconditionnel des divers blocs régionaux latino-américains (CELAC, UNASUR, MERCOSUR et tout récemment (février 2012) le bloc régional  latino-américain ALBA. Dans ce premier point, il est important également de signaler la décision effective des pays membres du Mercosur d´interdire aux navires et bateaux du Royaume Uni portant le drapeau des Îles Malouines d´utiliser les ports des pays du Mercosur.
b) Le soutient des États-Unis du président Barack Obama encourageant le dialogue (objectif diplomatique argentin) entre l´Argentine et le Royaume Uni pour résoudre le conflit. Dans ce deuxiéme point en question, nous signalerons les excellentes relations entre gouvernement étasunien et l´Argentine, notamment les relations entre la présidente argentine Cristina Fernández de Kirchner et la secrétaire d´Etat, Hillary Clinton.

Enjeux dispute pour les Îles Malouines entre l´Argentine et le Royaume Unis
En effet le fort soutient de bloc régional de la CELAC, MERCOSUR, ALBA, également de la Chine et des États- Unis pour l´initiation d´une négotiation  entre l´Argentine de Cristina Fernández de Kirchner avec le gouvermement de Mr Cameron au sujet du territoire occupé depuis 1833 par le Royaume Unis s´est avéré très important pour que le gouvernement argentin redémarre cette dette interne souveraine.

Le soutient des blocs régionaux CELAC, UNASUR, MERCOSUR et ALBA
Pendant l'inauguration (décembre 2011) de la CELAC (nouveau bloc régional du continent latino-americain à l'exception du Canada et les Etats-Unis ), il a été officialisé récemment le soutient de tous les pays à la demande de l'Argentine sur les Îles Malouines.

En approfondissant encore plus cette décision politique régionale, dans le dernier sommet du MERCOSUR (Montevideo, Uruguay décembre 2011)  le bloc régional intégré par l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay (avec la présence des mandataires du Venezuela et de l'Équateur) a approuvé la décision d´interdire l´entrée à tous les  ports des pays intégrants le MERCOSUR  à tous les navires portant le  drapeau des Îles Malouines dont la souveraineté est exigé  par l'Argentine. Face à cette disposition, le gouvernement du Royaume-Uni du  premier ministre David William Donald Cameron a laisser entendre sa plus grande préoccupation pour le sujet. C´est le plus grand conflit diplomatique au sujet des Îles Malouines depuis la guerre de 1982.
Du coté du gouvernement argentin  de Cristina Fernandez de Kirchner, la réponse diplomatique se résume  a continuer sur le chemin du Droit International pour la récuperation du territoire argentin.  
Le soutient de l' OEA, fruit des bonnes relations stratégiques entre Cristina Fernandez et le gouvernement de Barack Obama et Hillary Clinton s'avere également fondamental pour les aspirations argentines, et oblige d'une certaine maniere,  le Premier Ministre Cameron a  s' exprimer une et autre fois sur ce sujet,  sans doute une victoire au moins dans  le plan médiatique pour l'administration  kirchnériste. 
Il convient finalement de souligner la toute récente déclaration de soutient à l´Argentine (février 2012) du bloc régional latino-américain ALBA avec le président du Vénézuela Hugo Chavez à la demande argentine d´initier un dialogue avec le Royaume Uni au sujet des Îles Malouines. Les membres du bloc régional latinoaméricain ALBA sont - le Vénézuéla, Cuba, la Bolivie, le Nicaragua, la Dominique, Antigua et Barbado, Équateur, San Vicente, Grenades et les autorités d'un groupe de pays des Caraïbes qui ont participé du XI sommet comme invités - Grenade, Haïti, Santa Lucía et le Suriname ont adhéré à un document émis spécialement par rapport au conflit diplomatique dles Malouines.

Histoire de l´occupation des Iles Malouines
L'occupation des Îles Malouines par les troupes britanniques date de 1833.
À partir de 1975 on vérifie un clair point d'inflexion dans la stratégie diplomátique  du Royaume-Uni en ce qui concerne les Îles Malouines et bien entendu ses ressources naturelles.  De cette manière, l'Angleterre, inclut dans son agenda concernant les Îles Malouines, autant l'exploration comme l´exploitation des ressources d´hydrocarbure, minières et de pêche.

Moyennant ce point, le Royaume Uni présentait d´une manière indirecte, une plus grande autarcie des habitants des îles Malouines (kelpers) bien que la résolution 31/49 de l'Assemblée Générale des Nations Unies exprime clairement que l'Argentine et le Royaume-Uni doivent négocier bilatéralement et n´introduire aucune modification tandis que les îles Malouines sont objet d´un conflit concernant leur souveraineté.
À partir des années 80, divers rapports scientifiques internationaux indiquaient d´importante ressources pétrolières dans le bassin des îles Malouines, en assurant que ces réserves de pétrole multipliait par dix celle de la Mer du Nord.
 
Les îles Malouines (Falkland Islands en anglais, Islas Malvinas en espagnol) sont un archipel de l'Atlantique Sud qui se situe à environs 480 km des côtes de l'Argentine.
Selon l´histoire argentine, l´occupation des Iles Malouines argentines par les forces britanniques date de 1833.

En 1982, la décision de la Junte Militaire argentine de déclarer la guerre au Royaume Unis, a nettement diminué les chances du gouvernement argentin de récupérer les Iles par la voie diplomatique.

L´option de la force n´étant pas viable par une question de rapport de force évidente entre les deux pays.

Malgré cela, certains analystes de la géopolitique latino-américaine soulignent qu'actuellement, les possibilités d'une négociation entre le gouvernement argentin et celui du Royaume Unis se trouvent un peu plus proche depuis un certain temps. Ceci en raison de:
1) Un fort soutient de la région latino-américaine. Dans ce sens là, le gouvernement brésilen, premier partenaire de l´Argentine,  interdit en Janvier 2011, l´entrée d´un navire anglais en provenance des îles Malouines (Islas Malvinas)  au port de Río de Janeiro.
2) D´un coté l´amélioration des relations avec les Etas Unis de l´administration Obama et de l´autre, l´intelligente demande à Mme Clinton de médiation entre les deux pays.
3) La possible apparition de pétrole autour des iles obligeraient le gouvernement britannique arriver a un certain accord afin de pouvoir utiliser les ports argentins ainsi que ses plateformes maritimes.

D´autres articles concernant la géopolitique de l´Argentine
Argentine enjeux et défis politiques pour le deuxième mandat de Crisitina Fernández de Kirchner
Géopolitique de l'Argentine 2012: histoire et légende de couple Kirchner

16/04/2010

Les principaux problèmes des communes du Maroni en Guyane Francaise 2012

Télécharger gratuitement le roman en español qui déroule en pleine forêt amazoniene de  la Guyane Française: la ciudad de los lobos blancos

La Guyane française, se place comme l’unique passerelle entre l’Europe et l’Amérique Latine se constituant ainsi comme un point geostratégique fondamentale. Sa superficie avoisine les 84.000 kilomètres carrés, ce qui fait d’elle le département le plus vaste du territoire français. 

A son tour la Guyane presente diverses communes quasiment isolées au milieu de la forêt amazonienne, c'est le cas des communes du Haut et du Bas Maroni.    

Ainsi les communes du Haut-Maroni et du bas Maroni présentent un certain nombre de caractéristiques particulières :

- Enclavement géographique ;
- Forte progression démographique ;
- Faible création d’emplois ;
- Retard structurel en équipements et en services.

Cet ensemble de facteurs constitue de fait une entrave au développement de cette région.


La commune de Maripasoula et celle de Papaïchton s´avère être les deux communes du Haut Maroni qui présentent les caractérisitiques citées précedement.

En attendant l´arrivée de la route, ces deux communes sont accessibles soit moyennant avionnette (seulement jusqu´à Maripasoula puis une heure de plus aprox jusqu´à Papaichtong), soit en pirogue (la durée du voyage peut varier d´une à deux journée selon la saison dans laquelle nous nous trouvons).
Ces caractéristiques font que l´acheminement des marchandises ou toute autre chose soit relativement compliquée, ce qui en plus rend la vie quotidienne assez chère pour les habitants de ces deux communes.  
Le même problème caractérise la commune de Grand Santi. Ce qui n´est le plus le cas pour la commune d´Apatou proche à la ville de Saint Laurent où l´arrivée de la route a pu désenclaver la commune

autres articles concernant la géopolitique de la Guyane Française 2012

Population et habitants de la Guyane francaise 2011 - 2012 INSEE 

Géopolitique de la Guyane Française 2012:


15/04/2010

Nouvelle géopolitique latinoaméricaine 2012: l'arrivée d'Obama bouleverse la géopolitique latinoamericain


L'arrivée du président Obama au pouvoir de la maison blanche inaugure sans doute une nouvelle donne en matière de relations internationales sur le continent latino-américain.  


Depuis l´arrivée du premier président noir de l´histoire américaine, les tensions diplomatiques entre certains pays latino-américain et les EE.UU ont remarquablement diminué, si elles se comparent avec celle de son prédécesseur Bush.
A titre d´exemple, le rapprochement entre le gouvernement américain et les autorités cubaines a relancé pour la première fois depuis plusieurs décennies, la possibilité réelle de visualiser la fin de l´embargo.
Un autre exemple, c´est la notoire amélioration des relations entre l´Argentine de Kirchner et l´administration Obama.
Les défis de la géopolitique américaine restent sans doute l´amélioration des relations internationales avec le Brésil de Lula et le noyau dur du bloc régional du nouveau socialisme présidé par le gouvernement Bolivarien de Chavez.
En effet, l´utilisation des bases colombiennes par les forces armées américaines ainsi que la réponse de l´administration Obama face au Coup d´Etat du Honduras a laissé de nombreux responsables latino-américains préoccupés en matière de géopolitique latino-américaine.

Population et habitants de la Guyane francaise 2011 - 2012 INSEE

Visitez notre Facebook Géopolitique Amérique Latine

Vous pouvez télécharger le roman argentin 2012 en espagnol qui se déroule à Maripasoula Haut Maroni  en  Guyane Française: La Ville Des Loups Blancs

Superficie totale de la Guyane Française: 84.000 km2

Distribution de la population guyanaise selon l´INSEE (année 2008 dernier recenssement)

Population totale de la Guyane Française: 300.000 habitants (entre 25 % et 30% en situation irrégulière). Le total de la population immigrée (clandestins et réguliers) est estimé à environ 40 % de la population.
En Guayen Française il existe un nombre important de clandestins Néanmoins, ce nombre s´avère très difficile à estimer. Les clandestins de Guyane sont principalement originaire de quatre pays : Brésil, Guyana, Haïti et Suriname.
Prenant compte que la population de la Guyane Française  en situation régulière s´estime à 230 000 personnes (novembre 2009) et qu´en 2007, ce chiffre était de 215 036 personnes, nous pouvons effectivement observer un taux de natalité très élevé (plus de 31 ‰ pour un taux de mortalité environ de 4,2 ‰).  Ainsi la Guyane  Française est le département français où le taux de natalité est le plus élevé. La Guyane connaît donc une explosion  de sa démographie comparable à celle de certains pays en voie de développement.

a) Les Français provenant de la France métropolitaine : « Les métros ». Ils représentent aprox 12% de la population et se destinent principalement à des postes administratifs. En général, ils ne vivent pas plus de quatre ans en Guyane. À ce sujet, l’INSEE révèle que seuls 7% de la population Métropolitaine présente en Guyane en 1990 réside encore en Guyane en 1999. Donc, 93% sont repartis en moins de dix ans. L’immense majorité des individus nés en Métropole repart dans les 5 ans suivant son arrivée.

b) Les Créoles : Constituent la population proportionnellement la plus importante, environ 30%. « Créoles » désigne les descendants d’esclaves qui ont adopté les modèles occidentaux par opposition aux descendants d’esclaves marrons. D’origine africaine, ce groupe est aussi le fruit de divers métissages issus de la rencontre de populations immigrées comme les Chinois, les Européens, les Indiens et bien d’autres.

c) Les Noirs marrons : représentent presque 20% de la population. Ce sont des descendants directs d’esclaves rebelles échappés de différentes plantations de la Guyane hollandaise (actuel Surinam) durant le XVIIIe siècle. Ils vivent principalement sur la zone frontalière au Surinam.

d) Les Amérindiens : Il représentent approx le 12% de la population totale de la Guyane. Actuellement, six groupes culturels composent la population amérindienne. Ils vivent relativement isolés du reste de la population guyanaise.

Détail population amérindienne de la Guyane Française

e) Autres populations : Africains, Brésiliens, Chinois, Créoles antillais, sainte-luciens, réunionnais et haïtiens, Dominicains, Guyaniens (République coopération de Guyana), Hmong, Libanais, Surinamais (autres que Noirs marrons), Péruviens, Vénézuéliens….
Damian Jacubovich

 D'autres articles sur le même sujet

Géopolitique de la Guyane Française 2012: l´enclavement communicationnel de




Géopolitique latino-américaine 2012 : les problèmes de l État français en Guyane française


En En Guyane française, la puissante devise et/ou la protection sociale garantie par l’État français – toutes deux synonymes d’une sécurité matérielle garantie – exercent un pouvoir d’attraction évident sur les populations voisines du continent.
De nombreux Brésiliens, Péruviens, Surinamais, Haïtiens et bien d’autres…débarquent quotidiennement dans le département français avec la ferme intention d’obtenir un travail rémunéré avec la monnaie tant convoitée, puis un jour peut-être le rêve de pouvoir régulariser leur situation.

Le critère de « rentabilité », - nouveau prophète des temps modernes – rencontre facilement sa terre promise sur le sol guyanais.

« Imagine la différence mon gars ! », lance une prostituée dominicaine qui travaille à Maripasoula[1] Ici, sur les garimpos[2] je peux gagner jusqu’à 200 euros par jour. Avec deux jours de travail ici, je peux nourrir ma famille pour un mois, là-bas ».
Dans le domaine du bâtiment, la différence aussi est significative. Un travailleur qualifié et sans papiers peut gagner jusqu’à 2000 euros par mois. Dans la forêt, éloignés de tout, y compris des contrôles fiscaux, 80% des travailleurs sont étrangers et 75% sont en situation irrégulière[3]. Les raisons ?

Étrangers parce que la main d’oeuvre, en général, est rare sur ces sites isolés, générant une offre suffisamment attractive pour les populations voisines.

Illégale parce qu’il est plus rentable pour les employeurs de recourir à ce type de main d’oeuvre dont les droits ne sont pas respectés donc sans possibilité de réclamation ou de recours en justice.

Conséquences et paradoxe : cette population que l’État français prétend expulser, l’accablant de tous les maux de la société, est en train de construire, là-bas dans la Guyane profonde, les écoles, les centres de santé, les maisons, etc….

Néanmoins, il est nécessaire de préciser que tous les étrangers ne se retrouvent pas dans la même situation. Dans pratiquement tous les secteurs publics, chaque année il faut recourir à l’importation de ressources humaines. Nous pouvons citer comme exemple le cas de Cuba, qui a été un des pays choisi au moment de signer des accords pour l’arrivée de centaines de médecins en provenance de l’île.

La Guyane, comme de nombreux pays premier-mondiste, n’est pas autosuffisante et ne peut pas assurer ses propres ressources humaines, ces dernières indispensables au fonctionnement d’un État.

Induite par la règle de l’offre et de la demande, la vague d’immigration ne se contient pas et ne diminue pas. Toutes activités, légale ou illégale, « honnête » ou « malhonnête » deviennent économiquement plus rentables, par une vague sans fin d’immigrants lassés de vivre au jour le jour dans leur pays d’origine.

« Voler un portefeuille qui contient des euros est généralement plus intéressant qu’en voler une qui contient des Reais », nous explique logiquement Ricardo, un jeune brésilien qui travaille en portant des sacs sur le marché de Cayenne[4]. Le business, inclut évidemment la vente de drogue, ou toute autre affaire qui s’offre par ici. Pas de surprise alors de découvrir les statistiques relatives aux activités illégales, de même que la violence générée par ces méfaits, qui est particulièrement élevée si on compare à d’autres régions latino-américaine ayant un indice de peuplement similaire.

Mais les mésaventures de l’euro en Guyane française ne sont pas finies : asphyxiés d’un côté par l’incessante augmentation de la population et pénalisés de l’autre par l’inefficacité ou la langueur de certains fonctionnaires, la Guyane se voit débordée dans presque tous les domaines. Ainsi, l’État se voit confronté a des difficultés quantitatives et qualitatives inédites sur beaucoup d’aspects par rapport à d’autres pays européens. Par exemple garantir la santé, le logement ou l’éducation dans les sites isolés, dont certains ne sont accessibles qu’après deux jours de navigation fluviale ou seulement par hélicoptère. En conséquence, au moment de réaliser une construction, même minime, le coût du transport, des personnes et du matériel, s’élève à des prix exorbitants[5].

L’asphyxie de l’État est sans fin. La question de la santé est l’une des plus grandes migraines des fonctionnaires français. Dans les centres de santé situés dans les zones frontalières, les problèmes sont quotidiens. Un interminable afflux de femmes, sur le point de d’accoucher, traverse clandestinement la frontière pour profiter des attentions socio-médicales guyanaises, pour assurer le futur de leur enfant puis, à long terme, pour accéder à la citoyenneté européenne tant souhaitée.

« Fo pampila, (pour les papiers) » explique une jeune mère originaire du Surinam.

Ce phénomène migratoire - ajouté au fait que traditionnellement les familles d’origines africaine et amérindienne sont généralement assez nombreuses - font de la Guyane française une des régions ayant le taux de natalité le plus élevé d’Amérique latine[6].

« Nous n’arrêtons pas une minute de construire » répètent quotidiennement les ingénieurs des différents services de l’État.

Face à cet échec migratoire, le travail de quelques policiers et gendarmes aux postes frontières, est qualifié d’inefficace et de ridicule par la majorité de la population.

« Il nous est impossible de contrôler l’immigration clandestine. Les gens peuvent traverser les fleuves qui délimitent la frontière à tout moment et par tous les côtés. Le travail de reconduction sert seulement à produire des statistiques. Parfois, par ici tu reconduis la même personne trois fois dans la même journée », constate un gendarme de la Préfecture.

Influencées par l’obsession sécuritaire qui est au centre d’un débat planétaire, personne ne sera surpris d’entendre les voix qui préconisent la militarisation de la région et qui obtiennent un consensus ces dernières années.

De même, pour les groupes qui réclament le renforcement de tous les mécanismes de lutte contre l’illégalité commerciale et évidemment, humaine.

Il faut tout de même reconnaître que pour l’État français, la problématique qui entoure le contrôle de l’immigration, est fondamentale à l’heure d’administrer et de développer la région.

De nombreuses analyses soutiennent que plus l’investissement est important, plus grande est la vague migratoire et, par conséquent, plus coûteux pour l’État français, déjà très inquiété ces dernières années par son manque de « rentabilité » (une nouvelle fonction des États au XXIe siècle).

En Guyane française, justement sont mis en évidence les dangereuses conséquences des dérives de l’assistanat d’un État de Bien-être. Le système social français octroie différents droits à ces citoyens qui, dans les pays latino-américains, pourraient être qualifiés de révolutionnaires, voire utopiques. Par exemple, certaines subventions étatiques permettent à un citoyen de bien vivre sans travailler. Mais…comme tout palliatif, il se produit des dépendances qui en réduisent l’efficacité[7].

Le gouvernement guyanais peut attester de plusieurs conséquences de ce couteau à double tranchant. Par exemple, le taux du chômage, relativement haut[8] en particulier dans les régions moins urbanisées. L’entretien avec un jeune chômeur cayennais nous éclaire sur de nombreux aspects :

-Pourquoi est-ce j’irai là-bas (en forêt), s’il n’y a rien ? Je pourrai même y attraper une maladie tropicale. Avec ce que me donne l’État, je tiens pour vivre jusqu’à ce que je trouve quelque chose qui me plaise dans la capitale.

-Ca fait combien de temps que tu es sans emploi ?

-Six ans.

« Rentabiliser la Guyane », relève essentiellement d’un défi socioéconomique. Surtout si l’on prétend la protéger de ce double assistanat chronique dont le département souffre. Double parce que, d’un côté, c’est une espèce de fils sot que la France entretient, et de l’autre côté, un assistanat[9] qui favorise la reproduction d’un citoyen de type zombi, habitué a attendre que les choses arrivent, sans aucune motivation qui lui permettrait de développer ses capacités de production et intellectuelles.

Le problème guyanais, évidemment, ne relève pas seulement de questions structurelles, mais aussi de certains principes éthiques propres à une vraie démocratie. Par ailleurs, le défi du département n’est pas d’arriver un jour à pouvoir se payer ses propres vices, mais plutôt, de pouvoir inventer et financer son propre traitement.

Les chances de concrétiser ce projet dépendent en grande partie de la collaboration et du travail conjoint des différents groupes qui constituent le corps social guyanais. Son succès sera sans doute l’opportunité de montrer à ses voisins latino-américains qu’une démocratie sociale et politique dans la mesure du possible, ne se mendie pas, mais elle se construit.

Il se peut que, si nous les pensons bien, les urgences de la Guyane ne soient pas plus graves que celles du continent sud-américain, puisque dans les deux cas il s’agit de soigner la misère humaine.

[1]La commune la plus étendue que toute la république française. Il occupe la partie sud-ouest du territoire avec une population, qui ne dépasse pas toutefois les 10 000 habitants. L’agglomération la plus grande est Maripasoula, petit village de quatre mille habitants situés au bord du fleuve maroni. Dans cette commune, véritable paradis culturel et naturel, les différentes nationalités et les cultures qui l'habitent coexistent difficilement : Noirs des Antilles, Créoles noirs, Métropolitains blancs, Noirs marrons, (Aluku, Djukas, Saramakas), Amérindiens (Wayanas, Teko, etc.) et latino-américains (Brésiliens, Dominicains et autres). Dans cette région, le français occupe souvent la troisième place parmi les langues les plus utilisées lors des échanges quotidiens. Le portugais et le neengetongo, plus connu sous le nom de « taki-taki ou sranantongo »- occupent de loin la place de langues véhiculaires.
[2] Mot portugais désignant le lieu où est extrait l’or. La majorité d’entre-deux emploient une main-d’oeuvre étrangère en situation irrégulière.
[3] CHARRIER, R., Guyane, des peuples et des histoires, in Antiane Eco, n°54, octobre 2002, pp. 14
[4] Les vols ont augmenté de 8% entre 1998 et 2000. Le plus frappant, sont les vols qualifiés de violents qui passent de 595 à 1080 en à peine deux ans. Source : Direction générale de la police nationale, direction centrale de la Police Judiciaire.
[5] À la Mairie de Maripasoula, par exemple, l’installation de toilettes et une douche pour un enseignant, en pays amérindien, a été facturée 18 000 euros.
[6] Dépassée uniquement par Haïti, la Guyane française occupe la première place sur le continent : Haïti (4,7); Guyane française (3,4); République Dominicaine (3,1); Surinam (3), Venezuela (2,9). Source : INED 2001.
[7] « (…) Le travail illégal ne se nourrit pas seulement de l'immigration clandestine, même si les étrangers constituaient, en 1997, 60 % des salariés illégalement employés selon la verbalisation opérée par les services de contrôle. Le Revenu Minimum d’Insertion joue aussi un rôle, bien que son impact soit difficile à évaluer. Cependant, il est loin d’être négligeable, comme le montrent, par exemple, les statistiques de sortie de l’Agence Nationale Pour l’Emploi. De mai 1998 à mai 1999, 66 % des personnes sorties de l’ANPE l’ont été pour « absence au contrôle » -ce qui laisse penser qu'ils exerçaient parallèlement une autre activité- et 8 % seulement pour « reprise d'emploi » (HIDAIR, 2005).
[8] 25,8% (BIT) en 2005 selon l’INSEE.
[9] Les conséquences de ce second type d’assistanat peuvent s’observer en Métropole.